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COP15 : la biodiversité mondiale à Montréal
Numéro : 128

Cher lectrice, cher lecteur,
Voilà maintenant 3 semaines que nous avons entamé la nouvelle année… Et comme chaque fin d'année, nous espérons toujours que la nouvelle soit meilleure que la précédente. C'est pour cela que nous aimons commencer l'année par de bonnes nouvelles…
Ainsi, cette semaine, Te Hoe est partie à la rencontre du froid de décembre qui règne à Montréal afin de pouvoir te résumer au mieux le énième rassemblement politique de l'année 2022 afin de discuter et de débattre vis-à-vis des solutions à mettre en place pour sauver le monde de demain (encore?).
La COP15 sur la biodiversité, s'est déroulé il y a 1 mois et s'est conclue par de très grandes décisions qui ont le potentiel d'impacter fortement et positivement (on l'espère) la biodiversité et le monde de demain.
Cette newsletter contient 1404 mots, soit 7 minutes de lecture.
Pas de Pacific Hoe aujourd'hui, nos experts sont très occupés en ce moment…
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Bonne lecture! 🌺 :)
Nanihi - Editrice de Te Hoe - Pacific Ventury
1 COP, 2 COP, 3 COP… 😵💫

Entre la COP27 et la COP15 tu ne dois plus savoir où donner de la tête ? Rassures-toi, je suis là pour t'éclairer et te résumer les faits !
La COP27 et la COP15 sont deux conférences des parties certes mais différentes (issues de 2 traités différents), qui se sont déroulées au cours de l'année précédente avec pour objectifs:
de trouver des solutions aux problèmes climatiques pour la première,
de fixer de nouveaux objectifs au niveau mondial pour enrayer la perte de biodiversité à l'horizon 2030 pour la deuxième.
Pourquoi en parler ? Tu n'es pas sans savoir que la Terre a connu cinq extinction massive. Selon les scientifiques, la sixième extinction de masse serait actuellement en cours en raison du rythme de disparition des espèces animales et végétales toujours plus élevé… C'est pourquoi, la COP15 était, légitimement, très attendue.
« La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l'histoire humaine - et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier »
Initialement prévue en octobre 2020 en Chine, elle a dû être reportée en raison de la pandémie et s'est donc déroulée en 2 phases : la première en octobre 2021 et la seconde en décembre 2022 à Montréal, où se trouve le siège de la CBD (Convention on Biological Diversity). Pourquoi faire simple...
Allons plus loin : Les nombreux débats et discussions menés lors de cette conférence ont permis aux 200 pays engagés de voter l'accord historique de Kunming-Montréal et d'adopter 23 objectifs. Parmi ceux-ci, certains points sont porteurs d'espoir et sont du niveau, en terme d'impact, de l'objectif de la hausse des températures de 1,5°C fixé par l'accord de Paris.
Je pense notamment à l'objectif de protection de 30% des zones marines et terrestres d'ici 2030, et à l'aide financière de 30 milliards de dollars par an des pays riches aux pays en développement. Mais, ils sont loin de faire l'unanimité au yeux de tous, alors même que l'accord devait être voté à l'unanimité et non à la majorité…
Si tu continues de scroll ⬇️ tu pourrais en savoir plus 🤫
Trop ambitieux pour le monde ?😳

L'objectif phare qui ressort de cette conférence est celui de la conservation et de la préservation d'environ 30% des zones maritimes et terrestres dans le monde d'ici 2030. Cependant, pour que cela fonctionne réellement, il faudrait que les 200 pays qui se sont engagés agissent réellement en faveur de cette décision et non en faveur de leurs avantages économiques comme c'est encore trop souvent le cas malgré les grandes déclarations d'intention.
En effet, il s'avère que sous la vernis brillant de cet objectif concret, certains éléments n'apparaissent pas favorables à sa mise en oeuvre pratique: hormis le fait qu'il s'agisse d'un traitement non impératif (comme tous les traités internationaux), il ne mentionne pas du tout l'interdiction, par exemple, des activités industrielles néfastes pour le vivant. Protéger d'accord mais si on continue à détruire, à quoi ça sert?
"L’appel à faire de 30 % du globe des aires protégées est en réalité un accaparement de terres colossal aussi important qu’à l’époque coloniale européenne"
Poussons la réflexion : Bien avant que la COP15 ne débute, Fiore Longo, directrice de Survival International France ainsi que 127 autres ONG ont lancé une offensive contre cet objectif des 30% de conservation, pourtant a priori pertinent, en raison des conséquences qu'elle risque d'entraîner: expulsions forcées, communautés violentées, etc.
"la création d’aires protégées a rarement été réalisée avec le consentement des peuples autochtones ou dans le respect de leurs droits humains"
Oui, mais le long débat qui a opposé les pays du Nord aux pays du Sud a permis à la COP15 de reconnaître formellement les peuples autochtones comme gardiens de la nature. Le texte de l'accord donne donc des garanties aux peuples autochtones ! VICTOIRE, penses-tu ?
Malheureusement pas vraiment, nos gardiens traditionnels de la biodiversités sont loin d'avoir obtenu ce qu'ils voulaient sur tous les plans. Encore de la belle déclaration donc!
Continues voir ce qui s'est passé plus bas 🫣👇🏼
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Le beurre et l'argent du beurre ? 🧈🤨

Tout comme nous l'avons vu à Charm El-cheikh, la question du financement par tel ou tel pays ou organisation, reste un sujet délicat même si les efforts en la matière sont nécessaires et viaux, surtout lorsque l'on sait que plus de la moitié du PIB mondial est dépendant de la biodiversité et de ses "services".
Pour preuve : aujourd'hui, 154 milliards de dollars sont investis chaque année au travers d'actions de conservation qui garantissent nos liens (économiques notamment) à la nature… Mais selon l'UNEP, entité onusienne dédiée à l'environnement, il faudrait 4 fois plus d'argent pour mettre un terme au déclin de la biodiversité d'ici moins de 10 ans et 6 fois plus d'ici 2050.
Toujours plus loin : certains pays d'Afrique, tel que le Congo, estiment qu'il est nécéssaire de mettre en place un fonds spécifique pour la biodiversité d'un montant d'environ 100 milliards de dollars par an à minima - un chiffre identique au montant établi lors de la COP27 pour la réparation. Mais ce fonds semble avoir été transformé en une simple branche d'un fonds existant, et uniquement alimenté de 19 milliards d'euros par an jusqu'en 2025, puis de 28 milliards jusqu'en 2030.
Mais comme nous venons de le voir plus haut, l'effondrement de la biodiversité ne peut être évité qu'avec des montants plus élevés. Greenpeace, se faisant l'écho de beaucoup de pays du Sud où se trouvent les "gardiens de la biodiversité", déplorent donc que leur voix n'ait pas été entendue.
Mais encore ? Au delà des faibles montant fixé, l'accord Kunming-Montréal reste majoritairement flou et peu précis à plusieurs niveaux : financement (et provenance de l'argent), objectifs imprécis, non chiffrés ou non datés...
En résumé, le succès de l’accord de Montréal reposera essentiellement sur les volontés des États (comme trop souvent, on a vu où ça nous a mené...) et le gros du travail de mise en oeuvre qui sera établi en dehors de l'accord papier dans les temps à venir… Encore trop de conditionnel donc?
Mais sommes nous réellement capable, avons-nous vraiment la volonté de changer les chose ? On t'en dis plus, plus bas ! 👇🏼
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De nouveaux entrepreneurs, de nouvelles histoires !
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Nous avons encore de belles histoires à te conté et d'autres aventures à te faire vivre au travers de notre podcast 😉
Un combat qui s'annonce rude… 😱🥊

Pour te donner un aperçu de ce qui nous attend après cet accord "historique" suite à la COP15, je te propose de regarder dans le passé et le présent de la Polynésie française.
Connu pour avoir l'une des plus grandes zones économique exclusive, elle est victime de la sur-pêche et essaie tant bien que mal de protéger ses eaux des thoniers et autres bateaux de pêche industrielle. Ce qui n'est pas facile en raison de l'immensité de la superficie et du manque de moyens déployés…
Maintenant imagine le même problème à l'échelle mondiale… L'objectif fixé par l'accord de Kunming-Montréal de protéger 30% des zones terrestres et maritimes et de restaurer une grande partie de la biodiversité est-il réellement réalisable selon toi ?
Prenons de la hauteur : Le cadre de cet accord ne fait aucune mention de la pêche industrielle, pourtant en tête de la destruction des écosystèmes marins… Il ne mentionne pas non plus l'élevage ou l'alimentation carnée, responsable de la destruction de plusieurs milliers d'hectares de zones forestières…
Oui, mais, il mentionne tout de même la réduction de l'utilisation des pesticides et des problèmes lié à l'agriculture, tu me diras... Sauf que l'agriculture n'est pas le seul responsable, et de loin. Il faut savoir mener le combat sur plusieurs front si on veut vraiment gagner une guerre… Et sortir du système de bouc émissaire où l'arbre au final cache la forêt.
Heureusement pour nous, au-delà des grandes mécaniques peu impactes, on peut compter sur des actions des populations locales, plus proches et conscientes du problème, qui finalement fonctionnent peut-être bien mieux que tout autre dispositif.
Pour preuve, dans le nord-est de l'Inde, il s'avère que l'implication des populations locales dans la préservation des rhinocéros unicornes (espèces en voie de disparition) à payé ! Comparé à 2014 où une quarantaine de rhino étaient victime de braconnage, 2022 s'avère être leur année, car seul un rhino a été victime du braconnage… L'espoir vient parfois des actes les plus petits du quotidien.
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C'est tout pour aujourd'hui ! La COP15 s'est donc finalement fini par sur des engagements plus que prometteur concernant l'avenir de la biodiversité, si l'on fait abstraction des aspects flou et imprécis de celui-ci.
Et pour que les choses finissent par bouger concrètement hors du papier, je suppose que les efforts devront se refléter au travers de nos actions à nous, sans forcément avoir à attendre que l'on nous impose certaines restrictions qui feront râler plus d'un!
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Philippe - Fondateur de Pacific Ventury
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