Cher lectrice, cher lecteur,

Et voilà, 2023 a démarré. Après une année 2022 qui est passée comme un éclair, nous voilà au seuil d’une nouvelle révolution, celle de la Terre j’entends (pour le moment en tout cas?).

Mais si 2022 est passée très vite, elle n’a pas manqué d’avoir de l’impact: sur nos vies, sur notre environnement, sur nos économies (dans tous les sens du terme) et sur nos communautés. Que ce soit la guerre en Ukraine, les élections souvent difficiles ici et là (Fiji, Brésil, France, USA…) et les restes de la pandémie, nos sociétés continuent d’avoir à affronter bien des crises, bien des remises en question.

Et si l’on ajoute à cela la quête de bien-être individuel avant le (voire au détriment du) collectif, on en vient à s’interroger sur l’état de notre contrat social, ce fameux concept théorisé par Rousseau.

Si l’on en croit Frédéric Beigbeder: “La société dans laquelle nous sommes nés repose sur l’égoïsme. Les sociologues nomment cela l’individualisme alors qu’il y a un mot plus simple : nous vivons dans la société de la solitude.”

Alors, pour démarrer 2023, Te Hoe a fait le choix d’aller regarder en détail l’état de notre contrat social: ici ou ailleurs, où en est cette tendance naturelle des humains à se regrouper et créer des communautés structurées?

Parce qu’à Pacific Ventury nous sommes convaincus du privilège que nous avons tous de vivre en société et de ne pas avoir à se reposer que sur nos individualités, nous t’offrons ce regard de début d’année et t’invitons à être actrice et acteur du renforcement de nos liens collectifs.

➡️À la fin de cette newsletter se trouve un sondage sur le contrat social ! N'hésites pas à y répondre et nous te partagerons le résultat final sur nos réseaux et dans la prochaine newsletter 😉

Cette newsletter contient 1806 mots, soit 9 minutes de lecture.

Pas de Pacific Hoe aujourd'hui, nos experts sont tous très occupés notamment avec la rentrée des classes… Mais ne t'inquiète pas, tu peux toujours écouter en replay les épisodes précédents ! 😉

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Bonne lecture! 🌺 :)

Nanihi - Editrice de Te Hoe - Pacific Ventury

Je signe ou je signe pas ? 🫣

"Je souhaite partager avec vous ce soir cette foi et cette espérance qui m’animent : notre capacité à vivre ensemble, elle dépend avant tout de chacun de nous. Si chacune et chacun de nous commencent 2023 avec le meilleur de lui-même, je suis convaincu que nous vivrons mieux ensemble, quelques soient nos différences et nos opinions.” C’est en ces mots que le président de la Polynésie française a transmis ses voeux pour la nouvelle année.

Au-delà des débats politiques, ce genre de formule est très courante dans ce genre de discours, y compris chez nous, au Fenua. Pourquoi? Sans doute parce que nos gouvernants sont avant toute chose les garants de l’espace collectif et se doivent (avec succès ou pas) de maintenir le lien au sein de notre société.

Ces liens collectifs sont très souvent appelés, par les philosophes ou spécialistes de la science politique le “contrat social”.

De quoi s’agit-il? Ce terme est “utilisé pour expliquer la naissance des sociétés humaines : ces dernières se constitueraient d'individus libres, aliénant volontairement une partie de leurs libertés pour se fondre dans une société aux règles parfois contraignantes (impôts, police, interdictions diverses) en échange d'une protection collective. Le contrat social est donc une adhésion volontaire qui donne naissance à une collectivité humaine, définissant les droits et les devoirs des uns et des autres” comme l’explique le magazine Alternatives économiques.

Un acte fondateur de nos communautés, de nos nations, de nos Etats et de toutes les structures qui organisent les humains entre eux.

Pourquoi il faut en parler? Parce que les 3 dernières années, notamment du fait (ô surprise) de la pandémie, nos liens sociaux ont été mis à rude épreuve, éprouvés et, malheureusement, parfois brisés.

Tu peux peut-être toi aussi le ressentir: la polarisation des débats politiques, le rejet de l’autre sont autant de symptômes de ces contrats sociaux, de part le monde, remis en question ou, peut-être, inadaptés au monde d’aujourd’hui et à celui de demain.

Alors où en est-on et, surtout, que doit-on faire si l’on souhaite (car après tout il faut avant tout en avoir la volonté) renouer nos liens et rebâtir nos contrats sociaux?

On te dit tout juste en dessous.

Un contrat rompu ? 🤔

Dans son bilan de l’année 2022, le journal Libération attire notre attention sur le fait que “2022, c’est aussi l’année où ce qui semblait naturel, ce qui semblait relever d’un contrat social minimal, s’est étiolé jusqu’à rompre. Se déplacer, se soigner, s’instruire ne sont plus des évidences : la France est plus qu’à l’os et l’Etat se montre dans l’incapacité de remplir sa part du contrat.”

Nous l’avons très certainement tous senti, nos institutions ont de plus en plus de mal à remplir nos besoins, nos demandes, à faire face aux nouveaux challenges. Manque de moyens? Peut-être, mais se pose alors la question de savoir si les citoyens sont prêts à mettre la main à la poche. Manque de compétence? Peut-être aussi, mais se pose alors la question de savoir si les citoyens sont prêts à prendre la main… De nombreuses questions posées par les problèmes du quotidien semblent appeler à un plus fort engagement de chacun, une meilleur prise de perspective en tenant compte des besoins de “Nous” et non pas que des envies de “Je”.

Oui, mais pour trouver la réponse à toutes ces questions, encore faut-il se parler. Et le problème est que l’espace public n’est plus aussi vivace que par le passé, comme nous l’avions analysé il y a quelques temps sur notre blog.

Cercle vicieux s’il en est car, comme l’a rappelé récemment le secrétaire général des Nations Unies lors du Forum de la Démocratie à Bali, “le dialogue et l’inclusion sont les clés de voute d’un contrat social rénové”.

Que cela te rassure ou pas, sache que nous sommes toutes et tous dans le même bateau à l’échelle globale:

• Le nouveau ministre de l’éducation irlandais l’a récemment rappelé dans un discours: “Le contrat social pour la nouvelle génération est ‘clairement brisé’”, concluant qu’il “y a un énorme travail à faire pour rebâtir notre contrat social, particulièrement avec la jeune génération”.

• Pas mieux du côté américain où constat est fait que les décennies de régime néolibéral a offert un contrat social plus que minimal qui a focalisé tous les risques sur l’individu. Au point que le secteur associatif US constate, à la lumière de la situation actuelle du pays, que malgré les demandes de plus en plus forte de la population, un “nouveau contrat social tarde à émerger”.

Alors, le monde entier est-il vraiment en perte de repères et de structures collectifs? Allons plus loin…

Un message de nos sponsors…

HAPPY NEW YEAR 2023 ! 🎆🥳

On espère que tu as passé de belles fêtes de fin d’année et que tout comme nous tu es prêt à relever de nouveaux défis pour 2023. 😏

Cette semaine nous reprenons officiellement du service et nous avons hâte de pouvoir partager encore avec toi un peu de nos aventures ⛵️ mais surtout de te faire encore découvrir d’autres aspects de Pacific Ventury. ✨

Gardons toujours le cap vers l’avenir tout en chérissant ce qui fait de nous des Polynésiens ! En attendant, reste connecté et continue de nous suivre sur tous nos réseaux ! 📲

Déjà dit, c'est pas ma faute! 🤥

A la lumière de ce que je viens de te dire, on pourrait croire que le problème est surtout celui des démocraties à l’européenne/américaine, ce système qui s’applique chez nous au Fenua.

Et c’est d’ailleurs souvent le discours tenu par les extrêmes de tout bord, mais surtout les mouvements populistes d’extrême droite (ou vice versa?). Le réflexe est dès lors très souvent de se tourner vers d’autres formes de gouvernements, d’autres types de contrats sociaux ou l’autoritarisme et la rigidité institutionnelle donne l’illusion d’un contrat social plus clair, plus efficace et plus bénéfique pour l’individu.

C’est ce qui a souvent été dit de la Chine notamment, modèle de développement économique, qui a réussi à sortir 800 millions de personnes de la pauvreté en quarante ans.

Oui, mais l’illusion ne dure plus. Face aux nouveaux problèmes de notre monde, même l’apparente efficacité du régime chinois prend du plomb dans l’aile. En effet, selon de nombreux experts, même la Chine, malgré son régime de surveillance à la Big Brother, n’arrive plus à maintenir l’engagement citoyen.

Comme le précise Marc Julienne, responsable des activités Chine à l’Institut Français des Relations Internationales, le contrat social chinois est aujourd’hui rompu: “Le Parti communiste détient certes le monopole du pouvoir, mais la société apolitique peut espérer de son côté la prospérité, la sécurité et des perspectives d’avenir. Ce modèle est en panne. Aujourd’hui, avec 20% de chômage chez les jeunes, les diplômés sont moins optimistes que ne l’étaient leurs parents au même âge”.

Ainsi donc, même les régimes les plus naturellement collectifs, qui se vantent d’une efficacité partagée par la population et d’un autre modèle que “l’ouest décadent”, n’arrivent plus à assurer les demandes de base d’une population qui se désintéresse de plus en plus de la vie collective.

Alors comment faire évoluer nos contrats sociaux dans le monde qui se bâtit en ce moment?

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C’est madame qui porte le pantalon et le futur de nos sociétés maintenant… 👀

Bien évidemment, parler de contrat social, c’est envisager toutes les complexités qui constituent nos sociétés. Et qui dit complexité dit éventail de solutions et non pas une solution micro-onde en taille unique.

Allons plus loin: C’est exactement ce qu’a exprimé, avec force, émotion et énergie, le député libanais Neemat Frem, dont le pays est en crise persistante depuis des années, privé de contrat social, équivalent à être “privé de lumière et d’espoir”.

Son appel, qu’il détaille dans une tribune publiée dans l’Opinion, nous invite à comprendre l’ensemble des éléments qui constituent le contrat social et qui répondent à ce contexte de complexité évoqué juste avant.

Prenons de la hauteur: Faute de solution type et facile, il y a malgré tout des pistes à poursuivre pour rebâtir et solidifier (sans les rigidifier) nos contrats sociaux de part le monde.

Cela commence d’abord par une vision claire et partagée. En effet, aucun modèle économique ou social ne peut se faire sans une vision décidée et construite par tous. Ainsi, évoquant l’avenir industriel de l’Afrique, le président de l’association Elit, Mohamed Cissouma, qui oeuvre à la promotion académique et intellectuelle du continent, rappelle ainsi que “l'industrialisation est une dynamique plus entraоnante et plus englobante qui dépasse la production de biens et met en exergue d'autres dimensions” notamment politique, éducative, culturelle… Dès lors “l'industrialisation n'est pas qu'une affaire de machines. C'est aussi un contrat social”.

En clair: bâtir une communauté, bâtir un pays doit avant se faire en fonction d’un modèle choisi, construit sur des valeurs fortes avec une vision à (très) long terme qui ira bien au-delà des termes électoraux…

C’est dans cette approche que s’inscrivent de nombreux Etats (la quasi-totalité gouvernés par des femmes… un signe?), notamment l’Islande, la Finlande, la Nouvelle-Zélande, qui ont lancé d’importants débats de société sur les fondations de leur pays.

Au travers de ces démarches, ces Etats en ont profité pour revoir les fondamentaux sur lesquels ils définissent le bien-être de leurs citoyens. Beaucoup ont ainsi abandonné le PIB comme seul indicateur de développement. Une bonne façon de s’intéresser aux autres domaines qui font le liant social entre tous.

➡️ Nous t'invitons à répondre aux sondage ci-dessous 👇🏼 pour nous donner ton avis sur le sujet et partagerons les résultats sur nos réseaux et la prochaine newsletter très bientôt ! Be Connected 📲 !

Retrouve ici ton accès direct au podcast Pacific Hoe, le podcast d'analyse de l'actualité globale et locale, qui t'aide à naviguer efficacement dans ce monde changé. De quoi t'apporter de la perspective et du contenu additionnel de la part des professionnels du secteur. Chaque mercredi, retrouvez l'interview d'un professionnel local en lien avec le thème du Te Hoe de la semaine.

C'est tout pour aujourd'hui ! On le voit, (re)bâtir un contrat social n’est pas simple mais cela semble fondamental car notre monde change, nos fondations collectives doivent donc changer et s’adapter en conséquence sans quoi, comme la pandémie nous l’a montré, nos communautés seront mises à trop rude épreuve pour résister aux chocs à venir.

Pour y parvenir il conviendra que chacun d’entre nous s’y mette et pas uniquement les décideurs publics: associations, individus et entreprises qui, de plus en plus, sont appelées à jouer un rôle dans l’espace public. Donc si tu es dirigeant d’entreprise ou entrepreneur, tu as ton mot à apporter dans la construction de notre collectif et nous pouvons t’aider à mettre en place la stratégie adéquate.

C’est l’aventure d’une génération, une occasion rare qui se présente à nous. Sommes-nous prêt à la saisir avant que notre collectif ne tombe sur le chemin de notre avenir?

Comme toujours, n'hésite pas à m'envoyer tes commentaires, idées et questions et à les partager sur les réseaux sociaux ou notre Forum 😊 .

Et si tu veux participer à créer une discussion collective pertinente, alors partages Te Hoe autour de toi! Et qui sait, tu peux même devenir annonceur dans nos prochains numéros !

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À bientôt! 🌺

Philippe - Fondateur de Pacific Ventury