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Le harcèlement scolaire n'est pas HS !

Numéro : 137

Cher lectrice, cher lecteur,

Toi comme moi avons été de jeunes enfants pour qui le chemin de l’école était obligatoire. Aujourd’hui, les nouvelles générations nous ont succédé sur ce long chemin éducatif. Et souvent elles sont tout autant mitigées que nous: entre un sentiment de joie, de flemme, et de peur lorsqu’elles doivent l’emprunter.

Malheureusement bien des enfants se sentent apeurés à l’idée de devoir se rendre à l’école, pour des raisons qui sont parfois, voire souvent, inconnues ou cachées aux parents et adultes entourant ceux-ci.

C’est pourquoi cette semaine, Te Hoe aimerait aborder avec toi un sujet qui est loin d’être gai, mais qu’il est nécessaire d’évoquer. Arme-toi bien et viens découvrir avec nous le sujet du harcèlement scolaire.

Cette newsletter contient 1632 mots, soit 9 minutes de lecture (temps de réponse au sondage inclus)

Aujourd'hui : Isabelle Dinand Cheffe du département DV3E (de la vie des élèves, des écoles et des établissements).

➡️À la fin de cette newsletter se trouve un sondage sur le harcèlement scolaire ! N'hésites pas à y répondre et nous te partagerons le résultat final dans la prochaine newsletter 😉

➡️ Voici le résultat du dernier sondage sur l’énergie solaire ! N'hésites pas à nous faire des retours sur ce résultat 😉.

Si cette newsletter t'a été transférée, tu peux t'inscrire et la recevoir toutes les semaines automatiquement en cliquant ici : 👇🏽👇🏽

Bonne lecture! 🌺 :)

Nanihi - Editrice de Te Hoe - Pacific Ventury

Un phénomène pas si neuf ! 🤐

Le harcèlement, est un fait qui existe depuis bien (trop) longtemps, que ça soit en milieu scolaire ou en dehors. Cependant, il n’a pas toujours été reconnu comme un délit pénal, mais plutôt comme un délit moral. Ce n’est qu’en février 2022 que le harcèlement scolaire a enfin été reconnu comme un délit pénal pouvant ainsi entraîner :

  • 3 ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende lorsqu'il a causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à 8 jours ou n'a entraîné aucune incapacité de travail ;

  • 5 ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amende lorsque les faits ont causé une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours ;

  • 10 ans d'emprisonnement et 150 000 € d'amende lorsque les faits ont conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider.

Pourquoi en parler : il y a bien trop de jeunes qui se font martyriser en milieu scolaire et qui gardent le silence sur ce qui leur arrive, par peur de subir des représailles de leur(s) agresseur(s). Ce fléau qui s’amplifie au collège (54%), créé généralement des traumatismes psychologiques, une baisse de l’estime de soi, de l’anxiété et peut même engendrer une dépression qui va parfois jusqu’au suicide

Allons plus loin : Pour te donner un aperçu en termes de chiffres par rapport au harcèlement en milieu scolaire, en France c’est 1 enfant sur 10 qui est victime de violences physiques, verbales ou psychologiques répétées. En d’autres termes, ce sont environ 800 000 à 1 million d’élèves qui seraient victimes de ce phénomène chaque année, soit une moyenne de 2 à 3 élèves par classe.

À l’heure des réseaux sociaux, le phénomène prend encore plus d’ampleur et s’avère parfois démesuré, surtout lorsque le contexte n’est pas bien interprété et que les gens viennent approuver la situation de manière inconsciente ou non.

Pour résoudre cela, le gouvernement a mis en place l’an dernier, le programme pHARe : plan de prévention du harcèlement à destination des écoles et des collèges ⬇️.

Si tu descends 👇🏼 encore un peu tu en sauras plus ! 🧐

Une normalisation du phénomène… quelle solution ?😮‍💨

Si le harcèlement scolaire est longtemps resté impuni, c’est en partie en raison de sa normalisation ! Et oui, en fonction du point de vue que tu arbores, tu peux voir des enfants qui ne font que se charrier, jouer et rigoler entre eux.

Ce n’est que lorsqu’il est “trop tard” (pour la majorité des cas) que l’on se met à réfléchir plus sérieusement à certaines situations et que l’on se rend compte que les faits étaient bien plus graves qu’ils n’y paraissaient…

L’heure du changement : Plusieurs dispositifs sont mis en place pour lutter contre ce phénomène, notamment le programme pHARe cité plus tôt, ainsi qu’un numéro d’urgence : 40 46 29 29 pour la Polynésie et le 3020 ou 3018 pour la métropole. Mais ceux-ci sont loin d’être suffisants !

En 2019 des espaces d’écoute et de sensibilisation ont été mis en place par des collégiens afin de lutter contre le harcèlement scolaire et autres formes de discrimination. En plus de cela, des livres sur l’intolérance, le sexisme et le harcèlement sont proposés en libre accès, et des moyens de sensibilisation ludiques et amusants sont mis en place tels que des escapes games, des spectacles (pièce de théâtre, magie, etc…), des flashmob, et j’en passe.

Il a été aussi constaté que certains jeunes prennent de plus en plus conscience des aides qui existent, et donc le sujet est de moins en moins tabou! Mais ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir brimé car rien n’est encore gagné…

Le problème se doit en effet d’être attaqué à la racine, et même si la sensibilisation au sujet permet et engendre de grands changements, je pense qu’il nous faut comprendre les causes premières du harcèlement pour pouvoir (je l’espère) éradiquer le problème…

Descends voir plus bas👇🏼, nos infos 📑 ne te sauteront pas à la gorge t’inquiètes !😜

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La communication inclusive et empathique, c’est quoi ? C’est une communication qui demande plus d’attention et d’engagement des deux parties pour arriver à bien se comprendre, notamment quant aux ressentis de chacun !

Elle permet à chacun de comprendre la différence entre écouter et entendre, comment bien comprendre l’autre sans préjugés et nourrir sa curiosité afin de pousser à poser des questions.

Si tu trouves que tes équipes ne communiquent pas très bien entre elle et qu’elles ont besoin d’un accompagnement, sur comment gérer cette communication, contact-nous dès maintenant ⤵️

Comment en est-on arrivé là ?🤔

Le harcèlement scolaire est à la base une forme de discrimination. D’ailleurs il est souvent représenté dans les dessins animés ou série-télé par ceux qui se moquent de la précarités des uns, de leur physique qui ne correspond pas aux stéréotypes de la beauté actuelle ou encore par le fait que le jeune concerné soit différent en termes d’ethnie, ou d’orientation sexuelle.

Dans ce genre de représentation, on se rend compte assez rapidement du mal-être que ressentent ces jeunes personnages pour qui on développe, au fil de l’histoire, un certain attachement. Malheureusement, dans la vie réelle, les choses sont toutes autres, et ceux qui sont témoins du harcèlement scolaire ne se manifestent que rarement pour défendre leurs pairs…

Prenons de la hauteur : Qu’est-ce qui peut pousser de jeunes enfants à harceler leurs camarades ? Le contexte familial ou les fréquentations amicales dans lequel les enfants ont grandi ne contribuerait-il pas à cela ?

En effet il semble logique qu’un enfant qui a vu et connu un train de vie rythmé par la domination et la force a très probablement intégré le fait que, s’il désire obtenir quelque chose, il se doit d’agir de la même manière… Par conséquent, le contexte social dans lequel grandit l’enfant influence en grande partie son comportement et sa vision des choses.

Que ça soit à la TV ou dans la vie de tout les jours, la société nous “impose” des idées reçus et conditionne notre esprits à voir les choses d’une certaines manière:

  • Les concours de beauté ont des critères stricts qui nous influencent à définir la beauté d’une personne via ces mêmes critères, rejetant comme anormale tout autre physique, prompt alors à la discrimination,

  • Les publicités et le marketing nous incitent à consommer certains produits comparés à d’autres, ce qui favorise la mise en avant du capital et l’aisance financière des uns, et des autres.

  • les principes du Darwinisme, complètement dévoyés et résumés abusivement par “la loi du plus fort”, favorise le patriarcat et sa manière de gérer les chose

  • etc.

Le phénomène perdure donc au-delà de l’enceinte scolaire et les jeunes ne sentent également pas en sécurité une fois l’école terminée!

La lutte contre le harcèlement scolaire n’est pas terminée ❌ et si tu continues de scroller 📱👇🏼 tu pourras en apprendre plus sur le sujet ! 🤔

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Le Pacifique n’est pas épargné ! 🫥

En Polynésie française, territoire paradisiaque aux aspects de carte postale, ce phénomène est tout autant répandu qu’en Occident, mais peut-être de manière moins flagrante en raison de la normalisation de certains faits.

Poussons la réflexion : de la maternelle au lycée, voir même à l’université, toi comme moi avons déjà eu un élève métropolitain dans notre classe. Tu sais, cet élève qui est soit premier de la classe, soit un peu trop turbulent et qui embête tout le monde… Chaque classe avait son “popa’a” qui était suffisamment intégré pour avoir des amis, mais pas assez pour se mélanger avec tout le monde.

Il faut dire que depuis l’histoire des essais nucléaires, le peuple polynésien a développé une certaine rancœur vis-à-vis des métropolitains dans leur globalité, et celle-ci c’est, d’une certaine manière, transmise de génération en génération. Bien évidemment, le tahitien ne rejette pas l’européen quand il le voit, mais il ne va pas se priver de faire deux ou trois “blagues” assez déplacées envers son ami popa’a et à ses amis tahitiens. 🤫 Cela a été d’ailleurs bien représenté par les enfants du fenua lors du concours NAH (non au harcèlement) mis en place par la DGEE…

Oui mais, ils ne sont pas les seuls concernés ! En effet, il y a également les jeunes aux morphologies imposantes qui se voient attribuer des surnoms et des remarques déplacées en lien avec leur physique, de manière récurrente. Certains l’acceptent assez facilement et préfèrent le prendre sur le ton de la rigolade, mais d’autres, se retrouvent parfois à sortir les poings pour se faire comprendre…

Il en va de même lorsqu’il s’agit de jeunes issus de la communauté LGBTQIA+, alors qu’ils sont pourtant ancré dans l’histoire de la culture polynésienne.

Toujours plus loin : si les cas de harcèlement scolaire sont en Polynésie moins flagrants et plus difficile à déceler, il faut savoir qu’il en est de même chez nos amis de Calédonie où près de 30 % des jeunes interrogés dans le cadre de l'enquête Bien dans mes claquettes ne se sentent pas en sécurité au collège et dans leur quartier, village ou leur tribu. Et je suppose que dans chacune des îles avoisinantes du Pacific, on retrouve plusieurs cas similaires !

➡️ Nous t'invitons à répondre aux sondage ci-dessous 👇🏼 pour nous donner ton avis sur le sujet et te partagerons les résultats dans la prochaine newsletter ! Be Connected 📲 !

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C'est tout pour aujourd'hui, et comme tu as pu le constater, le harcèlement scolaire est un véritable fléau qui mérite qu’on y prête d’avantage d’attention, tout comme plusieurs autres faits sociaux.

Je t’invites donc pour ce faire, à encourager les discussions avec les jeunes de ton entourage, afin de développer de manière positive leur estime de soi, et leur confiance en eux.

Mais ce conseil est aussi valable pour les personnes du même âge que toi et les plus âgées, car oui, le harcèlement peut perdurer au delà des années scolaire…

Comme toujours, n'hésite pas à m'envoyer tes commentaires, idées et questions et à les partager sur les réseaux sociaux ou notre Forum 😊 .

Et si tu veux participer à créer une discussion collective pertinente, alors partages Te Hoe autour de toi! Et qui sait, tu peux même devenir annonceur dans nos prochains numéros !

N'hésitez pas à me contacter à :

ou contactez l'équipe Pacific Ventury à

À bientôt! 🌺

Philippe - Fondateur de Pacific Ventury

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