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Heiva, c'est l'heure des festivités locals !
Numéro : 151
Photo du Heiva i Bora-Bora 2022 de FADIER Nanihi
Cher lecteur, chère lectrice,
Comme chaque année depuis maintenant 142 ans ont lieu en ce mois de juillet les festivités traditionnelles de Polynésie-française. Connu et réputé dans le monde entier, le Heiva, aussi appelé le Tiurai, est chaque année attendu avec impatience par tous les polynésiens et touristes qui font le déplacement.
Mais savais-tu qu’avec les années, le Heiva a bien évolué et a essaimé dans bien d’autres pays, permettant aujourd’hui à la culture tahitienne de persister dans le temps ?
Pour en parler, ton Te Hoe de la semaine a suivi le rythme des to’ere et des pahu ! Donc revêts ton plus beau pāreu et suis nous dans cette danse effrénée de l’histoire du Heiva.
Cette newsletter contient 1 487 mots, soit 8 minutes de lecture (temps de réponse au sondage inclus).
Aujourd'hui : Tiare Trompette, chef du groupe de danse “Hei Tahiti” au Heiva i Tahiti.
➡️À la fin de cette newsletter se trouve un sondage sur Le Heiva ! N'hésites pas à y répondre et nous te partagerons le résultat final dans la prochaine newsletter 😉
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Bonne lecture! 🌺 :)
Nanihi - Editrice de Te Hoe - Pacific Ventury
On remonte le temps ?⏳🕰️

Photo d’un danseur de la troupe de Amanahune au Heiva i Bora-Bora 2023.
Avant de te parler du Heiva d’aujourd’hui, j’aimerai que nous retournions ensemble quelques années en arrière pour contextualiser un peu la naissance de cette période si festive du mois de juillet.
Retour en arrière : l’arrivée du christianisme en Polynésie française à provoqué de nombreux bouleversements, dont l’un des plus marquants fut l’interdiction des chants, jeux, et danses traditionnels considérés comme lascifs, indécent et plein de débauches.
Ce n’est qu’en 1847 que le gouvernement français s’est mit à tolérer les démonstrations et manifestations culturelles ; à condition que leurs pratiques soient réglementées. Puis, le 14 juillet 1881, les festivités traditionnelles polynésiennes firent leur grand retour !
Enfin, en quelque sorte, car il nous faudra attendre 1956 pour que notre chère institutrice, Madeleine MOU’A, révolutionne l’image du Tiurai en posant les bases du ‘Ori Tahiti avec sa troupe “Heiva”. Puis 1985 pour que le Tiurai soit rebaptisé “Heiva i Tahiti”, afin de souligner l’accession du territoire à l’autonomie.
Pourquoi en parler ? Comme je te le disais plus haut, le Heiva i Tahiti est aujourd’hui un événement clé et à part entière de la culture polynésienne. C’est grâce à ce festival que la culture polynésienne a pu “survivre” au fil des âges. Désormais, il contribue à l’économie locale et permet de faire connaître au niveau mondial la culture polynésienne.
Il est devenu tellement populaire qu’il a fini par s’exporter à l’international, permettant ainsi aux Tahitiens vivant à l’étranger de continuer à vivre et à célébrer les festivités traditionnelles du mois de juillet, tout en partageant une partie de leur culture avec le monde extérieur.
Mais comment a-t-il pu évoluer et s’épanouir autant alors que ce qui compose ce festival était autrefois vu comme “non-conforme” aux croyances religieuses?
Sous le feu des projecteurs ! ✨👀

Photos du Heiva i Bora-Bora 2022 de FADIER Nanihi
La Polynésie-française est, comme son nom l’indique, une collectivité d’outre-mer régie par la France. Et qui dit France dit fête nationale du 14 juillet ! Donc, comme tout bon citoyen français, il est évident que les polynésiens célèbrent ce jour. Mais à leur manière !
Et oui, car si le Heiva a fait son apparition, c’est en quelque sorte grâce à la célébration du 14 juillet. Ce n’est donc pas un hasard si le Heiva, autrefois appelé Tiurai qui est l’appellation tahitienne du mot “juillet” est célébré chaque année au mois de juillet.
Évidemment, aujourd’hui cet événement a prit une tout autre signification que la célébration de la prise de la Bastille. Il est l’expression d’une identité polynésienne pleinement épanouie, qui se passe de pensée politique.
Allons plus loin : Désormais, le Heiva est connu de part le monde ! Et avec les réseaux sociaux et la toile, il est possible d'assister à ce festival même à des milliers de kilomètres. Bon, je te l’accorde, le ressenti et les sensations seront clairement différentes de celles que tu as lorsque tu es sur place… Mais nous n’avons pas tous les mêmes moyens, et un voyage au Fenua est assez coûteux.
Néanmoins, de nombreux pays tels que le Japon, le Mexique, ou encore les États-Unis affichent un engouement pour notre culture. Et désormais, il est possible en quelques clics de s’initier aux coutumes polynésiennes. La culture tahitienne connaît donc à nouveau un nouvel élan et une nouvelle évolution.
Toujours plus loin : Le Heiva i Tahiti s’est tellement popularisé que d’autres Heiva ont émergé en dehors du territoire polynésien, permettant ainsi à tous les amoureux de la culture polynésienne de se rencontrer et de s’affronter en dehors du territoire.
Oui mais l’exportation à l’international reste toujours moins intense car beaucoup de jeux et cérémonies traditionnels ne sont pas forcément pratiqués hors de nos îles.
La culture polynésienne se serait-elle, par conséquent, un peu trop axée sur le Ori tahiti au niveau international ?
Un message de nos sponsors

De Bordeaux à la Polynésie Française !
Dans ce nouvel épisode de la mini saison spéciale Pension de Famille, nous te faisons découvrir la pension Relais Fenua, située également dans la commune de Punaauia et dirigée par Cyril Gallot depuis 4 ans maintenant.
Gérant en métropole d’un Bar-tabac, Cyril et sa compagne ont voulu changer complètement d’univers et ont donc décidé de tout quitter pour une pension en Polynésie Française. Soif de nouveaux challenges et surtout l’envie de rencontrer du monde, c’est dans la commune de Punaauia qu’ils ont trouvé leur petit coin de paradis et qu’ils le partagent avec la population locale et les touristes !
Un Heiva plus riche que ce que l’on montre ! 🫣🌈

Comme je viens de le mentionner à plusieurs reprises, le Heiva s’est en partie exporté à l’étranger. En effet, que ça soit le Heiva que l’on retrouve à Paris, Tokyo, Osaka, San Diego ou encore le Heiva international, tous ne mettent en avant qu’une partie de ce qu’est réellement le Heiva : le Ori Tahiti.
D’une certaine manière, cela pourrait s’expliquer par le fait que tout ses événement se soient calqué sur le Heiva i Tahiti, événement qui lui ne concerne que les concours de chants et danses. Sauf que, à Tahiti, le Heiva est un ensemble d’événements multiples qui sont différenciés entre les différentes activités et festivités qui ont lieu pendant le mois de juillet :
Oui mais, dans les autres îles de notre pays, si l’on regarde bien le programme de leur Heiva, l’événement ne se divise pas en 4 événements propres, comme à Tahiti… Question d’échelle, le Heiva des autres îles englobe l’ensemble de ces activités (moins de logistique, de marketing…), dont l’association combinée compose l’essence même du Heiva des origines. Mais du coup, le Heiva i Tahiti se serait-il un peu trop “commercialisé” à Tahiti? La fièvre du branding s’est-elle emparée de notre capitale?
Pas si sur… on pourrait en effet argumenter que le Heiva, tel qu’organisé à Tahiti, n’est qu’un moyen de mettre encore plus en valeur chacune de ces activités et de donner clarté et visibilité à l’ensemble des participants des festivités. Même si les îles gardent le charme d’antan, le Heiva a gagné en réputation par sa structuration probablement, le rendant plus accessible à un public extérieur.
Contre-champs: Pour autant, on pourrait arguer du fait que le public extérieur, comme celui de la capitale, fini par se focaliser sur les éléments, certes traditionnels, mais qui empruntent beaucoup à l’imagerie moderne: le Va’a est ainsi une compétition d’athlète plus que un concours entre district et le concours de chants et danse se focalise sur la technicité des danses. Il suffit de voir à quel point les tribunes de “Te Fare Tauhiti Nui” se vident alors que résonnent les Himene Tarava…
Mais du coup, qu’est ce que réellement le Heiva ? À quoi sert-il ? Et est-il identique partout ?
Un message de nos sponsors

Retour sur la saison spéciale Heiva !
L’année dernière, à la même période, la saison spéciale Heiva I Tahiti mettait à l’honneur des chefs de troupes de danse et, plus particulièrement, l’aventure humaine et engageante des meneurs de troupes pour décrocher un titre !
Répétitions, budget costumes, organisation, ce sont aussi des compétences que les chefs de troupes doivent avoir pour mener à bien le déroulement du spectacle..au final pas très loin de nos entrepreneurs, invités habituels du podcast 😄
La saison spéciale Heiva est encore disponible sur nos ondes, alors si tu souhaites écouter ou ré-écouter les épisodes, un seul clic 👇
Les diverses facettes du Heiva… 🪞🤫

Pour beaucoup de polynésiens, l’arrivée du mois de juillet sonne bien plus que l’arrivée des grandes vacances scolaires ! C’est l’heure des festivités, des soirées à faire la fête, des régates de va’a, des concours de pêches, etc. En gros, c’est le moment de remettre aux goûts du jour plusieurs sports et activités locales que l’on ne voit pas, ou que l’on ne voit que très rarement en dehors de cette période !
Prenons de la hauteur : Transmis et pratiqués de génération en génération, chaque petit événement que constitue le Heiva fait partie intégrante de la richesse culturelle polynésienne, qui permettent de favoriser la transmission d’un héritage culturel ancestral, ainsi que la préservation d’un savoir-faire unique, tout en étant un facteur de cohésion sociale.
Et cette richesse a fini par influer l’ensemble de la vie événementielle polynésienne dans laquelle notre culture et nos pratiques ancestrales ont retrouvé le devant de la scène: Hura Tapairu, Hawaiki Nui Va’a et bien d’autres sont autant d’événements très attendus du public local et d’ailleurs et qui ne font que perpétuer des célébrations vieilles de plusieurs générations. Une reconnection identitaire dynamique et pleine de vie qui fait battre le coeur de notre pays.
Allons encore plus loin : Et cette démarche s’étend bien au-delà de l’espace (notre île capitale) et du temps (au-delà du mois de juillet). Bien d’autres festivals, bien connus de la Polynésie et qui ont les mêmes objectifs que le Heiva, se sont développé au fil des ans. Avec un objectif commun: mettre en avant une culture, préserver l’identité culturelle et transmettre par la même occasion les savoirs et savoir-faire ancestraux.
Le festival des Marquises aussi connu sous le nom de “Matavaa o te henua enana”, Le festival Tapati de l’île de Pâques qui se déroule chaque début du mois de février, le Pasifika Festival qui est un des plus grands rassemblements de maoris en Nouvelle-Zélande et j’en passe, sont autant de preuves de cette redynamisation culturelle polynésienne. Autant de “Heiva”, si je peux dire, adaptés aux différentes cultures du Pacifique qui ont le même but et pratiquement “le même" fond historique.
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C'est tout pour aujourd'hui et pour notre moment d’histoire du Heiva qui, on l’a vu, a connu bien des évolutions au fil des ans avant d’être aujourd’hui un moment à part entière de la culture Polynésienne qui emplie de joie et fierté un grand nombre d’individus.
Je pense qu’il n’a pas fini d’évoluer pour les prochaines années et qu’il nous réserve encore pleins de surprise qui ne seront pas forcément acceptées par tous mais qu’importe! Car l’essentiel est qu’il continue de refléter et de transmettre une culture, des savoirs et savoir-faire ancestraux.
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Philippe - Fondateur de Pacific Ventury6
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