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L'immobilier, pierre solide ou boulet à traîner?
Numéro : 146

Cher lectrice, cher lecteur,
Aujourd’hui être propriétaire devient de plus en plus difficile, tout comme le simple fait de trouver un logements en location à un prix raisonnable. Et oui, aidés par l’inflation entre autres facteurs, les prix de l’immobilier sont à un niveau tellement élevé que se loger devient difficile… Et localement, le problème est important tant le manque de logements est patent!
Pour mieux comprendre ce phénomène Te Hoe est donc partie s’aventurer dans les fissures de nos immeubles pour en révéler bien des secrets! Donc arme toi de ta truelle et de ton niveau et viens avec nous dans les méandres du marché de l’immobilier.
Cette newsletter contient 1648 mots, soit 8 minutes de lecture (temps de réponse au sondage inclus).
Aujourd'hui, pas de Pacific Hoe, nos experts sont tous très occupés 🤷🏽♀️
➡️À la fin de cette newsletter se trouve un sondage sur le marché de l’immobilier ! N'hésites pas à y répondre et nous te partagerons le résultat final dans la prochaine newsletter 😉
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Bonne lecture! 🌺 :)
Nanihi - Editrice de Te Hoe - Pacific Ventury
Les (prix des) Fare 🛖 prennent feu 🔥

Nous avons eu l’occasion de t’en parler à de nombreuses reprises: l’inflation est le mal de l’année 2023 (après avoir été celui de 2022) et cela ne semble pas encore prêt de s’arrêter. Tous les secteurs sont touchés et notre quotidien coûte de plus en plus cher.
Malheureusement, cela est vrai également pour le toit au-dessus de nos têtes: si tu cherches à acheter tu as sûrement pu en faire l’expérience. Mais cela est vrai pour la location également. Bref, l’immobilier est cher, de plus en plus, et cela interroge.
Pourquoi en parler: Parce que la Polynésie a un rapport unique avec l’immobilier et le foncier et que, forts de notre géographie, nous avons des contraintes inhérentes qui rendent le développement des logements difficiles. Et malgré un ralentissement démographique clair, le marché continu d’augmenter.
La question est si tendue que l’an passé, un débat houleux a eu lieu sur les causes de ces tensions: exogènes ou endogènes? Dur à dire sans une étude précise de la situation. Quoiqu’il en soit, le gouvernement a mis en place une taxe censée attaquer le problème à la racine... Résultat: taxe rebutée par le Conseil d’Etat et retour à la case départ.
Prenons de la hauteur: Une chose est sûre, le problème semble spécifiquement polynésien car du côté de nos cousins français, le marché immobilier semble tendre aujourd’hui à la baisse. Alors, qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans les chaumières du Fenua?
Faute de réponses claires sur les origines réelles du problème, la population continue à s’interroger. Une chose est sûre, la réponse sera loin d’être binaire et la question la plus importante reste: comment cela va évoluer?
Te Hoe a été regarder cela de plus près. 👀⬇️
On attaque l’incendie 🧯 avec un verre d’eau 🫗?

Face à la crise, quelles sont les évolutions possibles? Le débat revient régulièrement mais ne semble pas trouver d’issue.
Focus: Quant on sait que 80% de la population n’a plus accès à la propriété, on pourrait espérer des actions fortes de la part des institutions… Mais laissons au nouveau gouvernement le temps de se mettre en place car son prédécesseur n’a pas le plus beau des bilans en la matière: alors que les professionnels estiment le besoin de logement social ou intermédiaire (donc pas cher) annuel à 15.000, le gouvernement n’en propose que 300!
Pendant ce temps, il te faudra gagner au moins 4 à 5 fois le SMIG 😮💨 pour accéder à la propriété… On est là, loin de la majorité de la population!
Oui, mais ne cédons pas à la tentation du “c’est la faute du gouvernement” car, comme tout problème, la situation est complexe. Et au Fenua, qui dit complexe dit Foncier! 57% des terres sont toujours en indivision et donc potentiellement empêchée d’une quelconque forme d’usage, y compris par les propriétaires. Car il ne s’agit pas ici d’appeler à la vente des terres mais bien à leur usage par et pour la population locale pour un besoin de base: avoir un toit!
Donc, manque de terrains disponibles, lenteurs administratives et… spéculation? Comme on te le disait plus haut, le gouvernement a tenté d’adresser la problématique de la spéculation étrangère comme l’ont fait la Nouvelle-Zélande ou le Canada. Mais nous n’avons pas eu le temps d’en voir les effets…
Mais, soyons clairs, l’investissement spéculatif existe aussi sûrement au Fenua. Qui la pratique, reste encore à définir… Cela dit, une petite recherche sur Internet pourrait laisser penser que certains cherchent à spéculer, en tout cas à investir sans compter, même si un site spécialisé précise quand même: “la Polynésie française est un petit pays et si des ressortissants d'un autre pays acquièrent une grande partie des terrains du Pays, il ne restera plus rien pour les habitants”…
Un message de nos sponsors…

Plus que 3 jours !
Les Mondes Anticipés - édition 2 c’est bientôt !
Des tables rondes, des spectacles, des expositions et des projections de films seront aux rendez-vous et pour les plus curieux, nous vous invitons à visiter notre page facebook pour plus d’informations.
👉🏼 N’oublie pas c’est ce 🗓️ samedi 03 juin 2023, à partir de 🕢 8h30 à 📍l’ISEPP!
Demain tous victime du SDF (Sacrément Dense le Fenua)?

Alors la situation est loin d’être idéale certes, mais est-elle a ce point terrible? Comme toujours il y a matière à nuancer.
Malgré le problème de l’indivision, nombreux sont les habitants qui disposent de terres et qui peuvent ainsi construire leur logement sans avoir à y ajouter le coût d’un foncier de plus en plus exorbitant. Une récente enquête de l’ISPF a ainsi montré que 50% des 40-59 ans est propriétaire d’un logement, certains parmi eux ont même plusieurs maisons sur le même terrain.
Alors ce n’est que la moitié certes, mais à cela s’ajoute 17% des propriétaires en indivision, donc qui pourraient potentiellement accéder à la propriété… Quand les problèmes indivisaires seront réglés...
Le reste, soit 33% de la population, vit en location ou est hébergée sans frais par la famille.
Allons plus loin: Les chiffres sont à mettre en relief avec la géographie de nos îles. L’enquête démontre en effet que ces chiffres sont plus importants pour les personnes vivant dans les autres îles que celles sur Tahiti. La morphologie démographique (plus de personnes habitent sur Tahiti sans y avoir de liens ancestraux et donc de foncier hérité) explique en partie cela.
Donc, pour ce qui est de la zone urbaine, malheureusement, l’accès à la propriété n’est pas aisé, et cela n’est pas prêt de changer dans cette île-ville dont l’urbanisation accélérée est constatée depuis des décennies, sans réelle gestion coordonnée et gérée de l’espace et de l’habitat.
Oui, mais c’est justement là que le besoin en logement est le plus fort! Poumon économique, la zone urbaine attire naturellement le plus de monde.
Si le pays a mis en place une règlementation pour les immeubles de grande hauteur (IGH), la tendance n’est pas aux gratte-ciels à Papeete, chacun préférant avoir sa maison individuelle. Pas simple à résoudre…
Alors comment gérer un marché immobilier si particulier à nos îles dans le monde actuel?
Un message de nos sponsors…

Des intervenants en tout genre et des tables rondes variés !
Et oui, pour notre événement, nous n’avons pas hésité à faire venir des personnalités et des personne issu de divers secteurs afin de pouvoir avoir des avis et des opinions différents.
Si tu souhaites échanger avec eux, n’hésite pas à venir et à les retrouver ce 🗓️samedi 03 juin 2023 à 📍l’ISEPP pour Les Mondes Anticipés - Le corps dans tous ses états.
Le futur de l’immobilier est-il logé dans les anciens Fare?

Clairement le système de gestion de l’immobilier au Fenua appelle à être revu et corrigé. Mais comment faire? On a essayé de chercher des réponses pour toi.
Une première piste pourrait être de renouveler les aides pour l’accès à la propriété. Classique mais a priori bon effet levier économique, le système a été relancé dans le budget du pays de cette année. “Un dispositif qui a très bien fonctionné entre 2008 et 2013” selon les professionnels du secteur.
Mais cela sera-t-il suffisant ou ne s’agit-il là que d’un pansement sur une jambe de bois? Il est fort à parier qu’il nous faudra aller plus loin dans un avenir proche.
Peut-être nous faudra-t-il avant tout repenser la façon de penser le logement et l’immobilier en général! “Historiquement, tout ce qui touche a la propriété a été pensé en considérant la famille nucléaire mené par un couple marié”, nous rappelle Matt Homes, fondateur de Co-buy, une plateforme immobilière pour les acheteurs non-traditionnels… et non européen/américains si l’on poursuit le raisonnement.
Les familles polynésiennes pré-coloniales n’étaient pas organisées selon le modèle “nucléaire” (sans mauvais jeu de mot). Le foncier non plus ne fonctionnait pas selon des titres officiels attachés à l’individu, l’organisation même des Fare était différente.
Or le système imposé “récemment” a fait fi de ces spécificités locales ce qui n’aide très probablement pas une navigation claire dans les règles nouvelles et laisse la porte ouverte aux abus en tous genres. Un constat existant chez nos voisins de Aotearoa.
Il nous faut donc revoir notre approche de l’immobilier et du logement plus spécifiquement. Une telle innovation, envisagée sur les fondements de la culture locale, pourrait par ailleurs devenir un modèle global, à l’heure où les Millenials et les GenZ peinent à accéder à la propriété: l’approche plus communautaire de l’immobilier traditionnel polynésien est à la base du concept de Co-buy cité plus haut.
De quoi presque considéré que nous n’avons plus besoin d’être propriétaires, au sens droit romain du terme, mais peut-être plus gardiens d’un logement, d’une terre, dont on passera de toute façon la gestion à ceux qui viennent. Une façon d’éviter “l’erreur du système de propriété immobilière” dont nous parle The Atlantic.
Alors, l’avenir de l’immobilier serait-il finalement au coeur de nos anciennes (et si actuelles) traditions polynésiennes?
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C'est tout pour aujourd'hui! Pour avoir été propriétaire pendant un temps, j’ai eu à naviguer dans les méandres d’un marché plus compliqué que complexe. Et j’en suis ressorti avec la conviction qu’il était préférable, vu ma situation, de privilégier la location à l’achat, et ne plus ainsi contribuer au problème existant.
Mais il est clair que le marché a besoin d’une bonne refonte et il ne nous faut pas avoir peur de reprendre le système à la base. C’est en reprenant les fondamentaux qui ressortent très souvent les meilleures innovations! De quoi créer un marché tout neuf, aux fondations solides et prêt clé en main pour toutes les futures famille du Fenua!
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Philippe - Fondateur de Pacific Ventury
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