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Le monde injuste de Crésus...

Numéro : 120

Cher lectrice, cher lecteur,

Depuis la (quasi) fin de la pandémie, le monde est en proie à des changements économiques importants qui secouent la planète. Tu as sûrement suivi, d'ailleurs, les manifestations en France quant au prix du carburant, qui n'est qu'une autre démonstration de ces secousses sociétales. 

On le voit et le ressent de plus en plus: la pandémie et la guerre entre la Russie et l'Ukraine sont autant de secousses fortes qui arrivent de partout. Résultat: une inflation galopante et des tensions sur les marchés. Et les ménages dans tout ça, comment s'en sortent-ils? Pas si mal apparemment même si la pauvreté a repris du service.

Pour t'aider à comprendre la situation et ses impacts de fonds, cette semaine Te Hoe te résume les analyses établies par le Credit Suisse Research Institute (CSRI) et celles de la Banque Mondiale.

Le premier rapport est issu de la treizième édition du Global Wealth Report et fournit l'une des analyses les plus complètes de la richesse des ménages dans le monde. Et quand on voit à quel point le Crédit Suisse a dû se réorganiser récemment face au contexte, on imagine qu'ils savent de quoi ils parlent!

Le second rapport, intitulé "Correcting course" ambitionne de "fournir le premier aperçu complet de la pauvreté mondiale à la suite d'une extraordinaire série de chocs sur l'économie mondiale".

On a donc analysé tout cela en détail et on te fournit l'essentiel juste en-dessous!

➡️ À la fin de cette newsletter se trouve un sondage sur la richesse mondiale ! N'hésites pas à y répondre et nous te partagerons le résultat final sur nos réseaux et dans la prochaine newsletter 😉.

Cette newsletter contient 1750 mots, soit 8,45 minutes de lecture .

Pas de Pacific Hoe aujourd'hui 🫣, nos experts sont tous très occupés ! 

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Bonne lecture! 🌺 :)

Nanihi - Editrice de Te Hoe - Pacific Ventury

Entre confort individuel et bien-être collectif 🤷🏽‍♀️

Depuis le début de l'année 2020, l'évolution de la richesse des ménages est dictée par les répercussions économiques de la pandémie et les mesures prises par les organismes nationaux et internationaux pour en atténuer les effets négatifs. Et pour le coup, le chiffres sont assez positifs puisqu'il est estimé que la richesse mondiale s'est accrue de 9,8% fin 2021, soit 3 fois le niveau enregistré au début du siècle (le 21ème bien sûr). 

Les réactions énergiques et rapides des gouvernements et des banques centrales sont venues contribuer à stabiliser les marchés financiers. Mais les niveaux d'endettements publics dus à la pandémie laissent présager un impact sur l'augmentation de la richesse globale, le poids de la dette venant peser fortement sur le long terme.

Pourquoi en parler ? Parce que le contexte économique est dès lors très sensible. Si certains indicateurs restent au vert (par exemple le marché de l'emploi aux USA ou le tourisme au Fenua), il ne faut pas oublier que le verre est toujours à moitié plein ET à moitié vide. Et la Banque Mondiale nous le rappelle clairement:

"La pandémie a fait grimper le taux mondial d'extrême pauvreté à environ 9,3 % en 2020, contre 8,4 % en 2019. Cela indique que plus de 70 millions de personnes étaient plongées dans l'extrême pauvreté à la fin de 2020, portant le total mondial à plus de 700 millions."

Correcting Course 2022

En clair: Si le monde est devenu plus riche, ça n'a pas été le cas pour tout le monde y compris chez nous au Fenua, même si le sujet reste encore trop tabou...

Allons plus loin : Les chiffres sont souvent trompeurs mais c'est surtout sur le long terme que les questions les plus difficiles se posent. Dans l'ensemble, il y a une forte hausse des actifs financiers mais cela a donc entraîné une augmentation des inégalités qui risque de compromettre la prospérité de notre futur.

Or, comme nous l'explique la Banque Mondiale, assurer une bonne redistribution des richesses tout en continuant à les créer (durablement tant qu'à faire) nécessite d'actionner de nombreux outils de politiques publiques qui doivent être engagés dès maintenant et non pas quand la crise sera là. Evitons donc peut-être d'être trop cigale en se focalisant sur les bons chiffres...

Le pied de l'arc-en-ciel 🌈 n'est pas en bas👇🏼, mais nos infos si 👀

On n'est pas riche partout pareil 📊

D'après le Global Wealth Report (GWR) 2022, l'inégalité de la richesse mondiale a diminué au cours de ce siècle en raison de la croissance dans les marchés émergents, engendrant ainsi, l'augmentation deux fois plus rapide de la richesse médiane mondiale. 

Cette évolution reflète la prospérité croissante des économies émergentes, notamment de la Chine, et l'expansion de la classe moyenne dans le monde en développement. Mais malheureusement, tout le monde n'en a pas bénéficié de la même façon. Si la Chine et l'Amérique du Nord se taillent la part du lion, l'Afrique, l'Europe, l'Inde et l'Amérique du sud ne compte que pour 11.1% de la richesse mondiale. Certains sont donc toujours bien plus riches que d'autres...

Les données : La répartition des richesses mondiale peut-être illustrée par une pyramide de la richesse 👇🏽. Chaque étage est assez distinct en terme de situation sociale et des caractéristiques personnelles des individus. Si le sommet est assez homogène (les fameux 1%), la base représente pour le coup certes une répartition assez uniforme entre les régions et les pays, mais aussi la plus grande diversité de situations personnelles.

Dans les pays développés, environ 30 % des adultes appartiennent à la catégorie de base (le bas de la pyramide), mais pour la majorité d'entre eux, l'appartenance à cette catégorie est soit transitoire, soit une phase du cycle de vie associée à l'âge. En revanche, dans de nombreux pays à faible revenu, plus de 80 % de la population adulte se situe dans cette tranche de richesse, de sorte que l'adhésion à vie à l'échelon de base est souvent la norme. En clair, il y a les zones où l'on peut devenir riche et celles où aucune opportunité ne se présente. La redistribution n'est clairement pas fonctionnelle...

Des analyses contrastées : A ce stade, les 2 rapports étudiés divergent sur la situation post-COVID. Si le GWR 2022 considère que la richesse s'est avérée résistante face aux perturbations économiques de la COVID-19, et que la reprise au cours de 2021 a produit des conditions encore plus favorables à l'évaluation de la richesse mondiale, la Banque Mondiale elle, considère que la pandémie a provoqué un choc généralisé sur l'économie mondiale, et a déclenché la première augmentation de l'extrême pauvreté en plus de deux décennies.

Les revenus des 40 % les plus pauvres de la population mondiale ont probablement chuté de 4 % en 2020. En conséquence, le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté a probablement augmenté de 11 % en 2020.

On ne te rendra pas plus riche 🤑 mais nos infos peuvent t'aider à mieux comprendre donc continue de scroll ! 👇🏼😉

Un message de nos sponsors...
Les Pacific Buzz Nights, l'événement des entrepreneurs du Fenua ! 

A noter dans dans ton agenda! Ce jeudi 17 novembre aura lieu la 3ème édition des Pacific Buzz Nights avec de nouveaux invités qui te seront dévoilés très prochainement. 

Rencontres, partages et networking seront au rendez-vous, alors rejoins-nous au Café Maeva (à côté du magasin Aloha à Papeete) à partir de 18h 😉

Réserve dès maintenant ta place ⤵️ Nous serons ravis de t'y voir et partager ce moment avec toi. À la semaine prochaine ! 

S'enrichir: oui, mais à quel prix? 🧐

Les divergences entre les deux rapports sont dues aux approches différentes prises par les analystes. Le GWR 2022 s'intéresse à la création de richesse et à sa distribution proportionnelle par pays quand le rapport de la Banque Mondiale analyse en priorité les niveaux de pauvreté et la redistribution nette des richesses.

La complémentarité des 2 rapports est donc intéressante notamment lorsque l'on regarde leurs prévisions à partir de 2022 et pour l'avenir.

Le détail: Dans le côté droit du ring on retient un GWR qui anticipe une évolution positive de la création de richesses: 36% d'ici à 2026 (donc dans moins de cinq ans) sachant que les pays à revenus moyens compteront pour près de 42% de la création de richesse à l'échelle globale, contre 24% aujourd'hui. Il semble donc que les marchés dits "émergents" vont véritablement émerger, quand les pays développés auront à trouver le moyen de rester dans le rythme.

Dans le côté gauche du ring la Banque Mondiale considère que la réduction de la pauvreté globale va stagner, notamment, à court terme, du fait de l'augmentation des prix dans l'alimentaire qui impactera forcément les ménages les moins riches.

En clair: si l'on continue à créer de la richesse, on va continuer à mal la redistribuer, notamment dans ces fameux pays émergents. La raison? les difficultés à combiner efficacement, pour le développement collectif, les taxes, transferts et subventions destinées à celles et ceux dans le besoin. 

Ceci est encore plus important quand on sait que les événements récents ont contribué à une hausse de l'inflation mondiale qui devrait persister selon les prévisions du FMI, en plus d’être susceptibles d'entraver la création de richesses réelles au cours des prochaines années.

Le trésors 🏴‍☠️ que renferme nos infos sera bientôt complet continu de descendre ⬇️🤫

Un message de nos sponsors... 
Un autre ruban pour d'autres sensibilisations ! 

Pour ce mois de novembre, nous arborons notre ruban bleu et notre moustache pour à la fois sensibiliser au diabète et au cancer de la prostate.

Et oui si tu ne le savais pas novembre est spécialement dédié à la lutte contre le diabète notamment avec sa journée mondiale le 14 novembre mais aussi au cancer de la prostate qui touche, cette fois-ci et bien évidemment, les hommes. 

Ces deux maladies ne te concernent peut-être mais tout comme octobre rose sensibilisons notre entourage à se faire dépister tôt pour pouvoir agir en conséquence ! 

Aux taxes citoyens ! 💰

Donc, si le GWR 2022 nous dresse un tableau plutôt positif de nos opportunités de développement économique, la Banque Mondiale vient nous alerter sur la nécessité de repenser les modes de redistribution. Certes plus de richesse au final bénéficie à beaucoup, mais ne nous berçons pas de fausses illusions: la réduction de la pauvreté par capillarité est un mythe qui n'a plus lieu d'être, Lyz Truss a essayé... la laitue a gagné!

Donc que doit-on faire pour éviter que le cumul d'un endettement public menaçant, une mauvaise répartition des richesses et le risque d'un accroissement de la pauvreté ne viennent définitivement mettre un terme à nos sociétés?

La Banque Mondiale propose justement un certain nombre de solutions, notamment à destination des gouvernements (et comme le nôtre doit sûrement lire Te Hoe, attendons-nous à des propositions dans ce sens aux prochaines élections 😝):

  • Réorienter les dépenses publiques focalisées sur les subventions et allocations aux ménages pauvres. Les études l'ont montré depuis longtemps, ce dont ont besoin les ménages dits "pauvres", c'est d'argent! "Les transferts monétaires tendent également à avoir un impact plus important sur la croissance des revenus que les subvention" nous dit le rapport, confirmé en cela par le célèbre Rutger Bregman.

  • Focaliser l'investissement public sur les projets à long terme, rejoignant en cela la théorie monétaire moderne qui incite à ne plus se soucier de l'endettement, notamment quand il s'agit de produire de la richesse par l'investissement dans l'éducation, le capital humain, les innovations de rupture...

  • Mobiliser du capital sans préjudice pour les pauvres: une autre façon de dire de taxer plus ceux qui en ont largement les moyens ou simplement ceux qui impactent le long terme par une recherche de profits à court terme (taxe carbone notamment).

Quant on y regarde donc de plus près, les 2 rapports apportent une analyse précise de notre avenir: des opportunités certes mais la nécessité de changer de paradigme pour éviter de pousser trop loin et trop fort la machine qui est sur le point de casser.

L'évidence: Pas vraiment une nouvelle tu me diras! Certes mais on se dit qu'à force de le répéter, surtout quand cela vient d'institutions si libérales, cela finira bien par être entendu et appliqué...

➡️ Nous t'invitons à répondre aux sondage ci-dessous 👇🏼 pour nous donner ton avis sur le sujet et partagerons les résultats sur nos réseaux et la prochaine newsletter très bientôt ! Be Connected 📲 !

➡️ Voici le résultat du sondage de la semaine dernière sur le diabète ! N'hésites pas à nous faire des retours sur ce résultat 😉.

Retrouve ici ton accès direct au podcast Pacific Hoe, le podcast d'analyse de l'actualité globale et locale, qui t'aide à naviguer efficacement dans ce monde changé. De quoi t'apporter de la perspective et du contenu additionnel de la part des professionnels du secteur. Chaque mercredi, retrouvez l'interview d'un professionnel local en lien avec le thème du Te Hoe de la semaine.

C'est tout pour aujourd'hui ! L'analyse des deux rapports qui abordent le sujet via des points de vue différents nous permet de comprendre que, dans l'ensemble, le monde connaît un accroissement de la richesse mondiale, malgré la récente crise économique dû à la pandémie de la COVID-19. 

Cependant, nous devons rester sur nos gardes et ne rien prendre pour acquis car, sur le long terme, nous risquons de connaître des obstacles importants à notre prospérité future (certains plus que d'autres).

Comme toujours, n'hésite pas à m'envoyer tes commentaires, idées et questions et à les partager sur les réseaux sociaux ou notre Forum 😊 .

Et si tu veux participer à créer une discussion collective pertinente, alors partages Te Hoe autour de toi! Et qui sait, tu peux même devenir annonceur dans nos prochains numéros ! 

N'hésitez pas à me contacter à :                             

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À bientôt! 🌺

Philippe - Fondateur de Pacific Ventury

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