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Les requins du surf
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Numéro : 123

Cher lectrice, cher lecteur,

La Polynésie est connue pour ses paysages idylliques, son accueil chaleureux, mais aussi et surtout pour l'un de ses spots de surf connu dans le monde entier par les plus grands sportifs de ce milieu : Teahupo'o. 

Lieu mythique situé sur la presqu'ßle de Tahiti, il est connu pour ses vagues uniques et dangereuses ! Mais savais-tu que cette vague a longtemps été réservée à la gente masculine lors des compétitions, car définie et répertoriée comme trop dangereuse pour les femmes ?

Et oui, le surf ne fait pas exception aux autres sports
 Les inĂ©galitĂ©s y rĂšgnent Ă©galement et sont trop souvent passĂ©es sous silence. Tu l'auras donc compris, cette semaine Te Hoe évoque Ă  quel point ce sport surf lui aussi sur la vague des prĂ©jugĂ©s et inĂ©galitĂ©s...

âžĄïž À la fin de cette newsletter se trouve un sondage sur le surf et ses inĂ©galitĂ©s ! N'hĂ©sites pas Ă  y rĂ©pondre et nous te partagerons le rĂ©sultat final sur nos rĂ©seaux et dans la prochaine newsletter 😉.

Cette newsletter contient 1662 mots, soit 8,18 minutes de lecture.

Notre invitĂ©e, Vaimiti Teiefitu, ancienne miss Tahiti et jeune femme trĂšs active dans le monde du sport (surf, kitesurf, etc
), nous parle plus en dĂ©tails de la face cachĂ©e du monde de la glisse au Fenua mais pas tout de suite car les vagues sont de sortie 🌊 et les planches aussi 
 😎

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Bonne lecture! đŸŒș :)

Nanihi - Editrice de Te Hoe - Pacific Ventury

Le surf n'a d'yeux que pour l'homme? đŸ„đŸ»â€â™‚ïž

Le soleil qui te caresse le visage, le sel sur la peau et les vagues qui te surplombent et te font glisser de maniÚre toujours plus intense, telle est l'image que nous renvoie le surf. Mais au-delà de cette idylle sportive, se cache "des requins machistes" (sshh !) et des "sirÚnes" oubliées ou sexualisées par les médias.

Pourquoi en parler ? Le surf ne fait pas exception Ă  la rĂšgle et, comme beaucoup d'autres disciplines, il est dans l'imaginaire et dans la vie rĂ©elle en proie aux stĂ©rĂ©otypes de genre qui favorisent la testostĂ©rone aux ƓstrogĂšnes, et se retrouve dĂšs lors mĂ©diatisĂ© comme tel.

Pour preuve : Autrefois, si l'on recherchait des images de surf sur Internet, on ne trouvait pratiquement que sur des photos d'hommes exerçant des figures impressionnante. Les femmes elles, apparaissaient plus en tant que supportrice ou en tant que "mannequin" laissant paraßtre qu'elles savaient tenir une planche, juste le temps de la photo.

Aujourd'hui sur le web, les photos sont certes plus diversifiées mais, si tu recherche des photos libres de droit pour illustrer une newsletter, comme sur le site connu Pexels par exemple, tu pourras constater que les photos des femmes sont moins impressionnantes que celles des hommes, alors que la discipline évolue (normalement) de plus en plus en faveur des femmes.

Pourtant, on le sait trĂšs bien, les femmes sont tout autant aptes que les hommes Ă  se tenir sur une planche et Ă  rivaliser avec eux dans cette discipline, comme dans d'autres, mais les mĂ©dias ne semblent pas ĂȘtre du mĂȘme avis
 en tout pas ĂȘtre autant intĂ©ressĂ©s, voire impressionnĂ©s.

Oui mais, il s'avÚre qu'avec le temps et grùce aux nombreux combats menés par plusieurs femmes du secteur, les esprits s'ouvrent peu à peu sur le sujet laissant enfin l'occasion aux surfeuses professionnelles de se faire une place plus que méritée au sommet.

Continue de glisser sur la vague 🌊 de nos informations 📝 en descendant đŸ‘‡đŸŒ encore un peu plus ! 😁

La vague sexualisĂ©e ? 🌊

Plus haut je te parlais de Teahupo'o qui est dans le circuit pro, rĂ©servĂ© Ă  la testotĂ©rone. La raison donnĂ©e Ă  cela est que plusieurs femmes s'y sont dĂ©jĂ  blessĂ©es Ă  plusieurs reprises. Comme si les hommes eux ne s'y Ă©taient jamais blessĂ©s
 Mais il y aurait apparemment une deuxiĂšme raison Ă  cette "exclusion fĂ©minine" qui est le financement trop coĂ»teux d'une compĂ©tition qui se faisait trop croquer par le merchandising et l'image du surf masculin. 

Donc depuis 2006, le monstre d’eau de plusieurs mĂštres de hauteur qui fascine tant, et peut causer de sĂ©rieuses blessures, n'est plus surfĂ© par les femmes. Ceci Ă  l'exception de quelques surfeuses courageuses tel que Vahine Fierro, championne du monde junior qui a remportĂ©e la prestigieuse distinction du « meilleur tube de l’annĂ©e », ou encore Carissa Moore, quadruple championne du monde. 

Et pourtant: Si Teahupo'o a Ă©tĂ© choisi pour ĂȘtre le lieu par excellence pour reprĂ©senter le surf aux jeux olympiques (JO) de 2024, le cahier des charges du comitĂ© d’organisation des JO prĂ©cise que le site doit Ă©galement ĂȘtre praticable pour les femmes qui, d'ailleurs n'ont pas cessĂ© de se battre pour expliquer qu'elles Ă©taient en mesure de surfer une telle vague:

“Je pense que cette vague est difficile et dangereuse pour quiconque (hommes ou femmes). Je vous assure que cette vague ne se soucie pas de votre sexe ; elle vous dĂ©truira si elle le veut.”

-  Keala Kennelly, quadruple vainqueur dans la passe de Hava’e (Teahupo'o)

Allons plus loin : Cette discrimination a impactĂ© jusqu'Ă  la construction des planches qui ont pendant longtemps limitĂ© la pratique du sport par les femmes! Les matĂ©riaux de surf du dĂ©but des annĂ©es 2000 Ă©taient en effet loin d'ĂȘtre ceux d'aujourd'hui. Les diffĂ©rences morphologiques Ă©tant ce qu'elles sont, les femmes ne pouvaient surfer avec autant d'aisance que les hommes. Histoire de l'oeuf et de la poule, le nombre de surfeuses en a souffert pendant longtemps, puisque le matĂ©riel Ă©tait donc surtout adaptĂ© au besoin de ces messieurs.

Retour en arriÚre : Pendant longtemps, les planches pouvaient peser entre 45 et 50 kilos et mesurées 5m de long, ce qui est énorme ! Ce n'est qu'à partir des années 30 que celles-ci ont évolué et commencé à devenir plus légÚre et plus maniable pour le plaisir de tous.

Vahine Fierro souligne à ce sujet que, aujourd'hui, les planches de surf ont fortement évolué et sont plus adaptés non seulement aux mythique vagues de Teahupo'o mais aussi aux femmes qui peuvent donc désormais la surfer à chances égales avec les hommes:

« Ils ont retirĂ© la vague du circuit (CT) parce que trop de femmes se blessaient mais avant les planches Ă©taient moins adaptĂ©es Ă  la vague, aujourd’hui le niveau est beaucoup plus Ă©levĂ©. »

- Vahine Fierro

Laisse toi porter 🌊 par le courant de nos informations toujours plus salĂ©s đŸ€ż âŹ‡ïž

Un message de nos sponsors


Manger sainement et équilibré ? C'est facile avec Fenua Smart 

Fenua Smart à vu le jour quelques temps aprÚs la pandémie. Sa créatrice, Ornella Lichon, en poste à l'étranger, a décidé de revenir auprÚs des siens durant cette dure épreuve que notre monde surmontait. Ayant saisi l'essor du numérique au Fenua pendant la pandémie, avec notamment la mise en place de nombreuses plateformes digitales, elle développe sa propre application favorisant l'alimentation saine, équilibrée et facile : Fenua Smart !

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ELLES surfent pour du marketing ? đŸ€‘

Le surf est une pratique sportive exigeante et requiert donc une excellente condition physique, en plus de la patience, de l'abnégation et d'une connaissance fine du milieu océanique. Pourtant, on remarque depuis un certains temps maintenant, que le nombre de pratiquants augmente, la discipline se démocratise dans la pratique, pas que dans l'image.

Aujourd'hui, le nombre de surfeurs dans le monde a été estimé entre 17 et 35 millions, dont 81% d'hommes et 19% de femmes. Mais malgré cette écart en terme de parité, le surf permet, depuis 2019, aux surfeuses professionnelles de gagner autant qu'un homme en terme de salaire, permettant ainsi de développer cette pratique auprÚs des femmes. Une bonne nouvelle par rapport à d'autres disciplines comme le foot.

Oui mais, une chose en entrainant une autre, l'accroissement féminin dans le monde du surf a attiré des marques et des sponsors qui ont promu les athlÚtes au travers des (trop) nombreux et trop persistants clichés sur la femme.

En effet, les marques cherchent sans arrĂȘt Ă  vouloir mettre en avant les physiques des femmes surfeuses plutĂŽt que leur niveau, et cela se reflĂšte mĂȘme dans la plupart des films de surf. Silvana Lima, surfeuse professionnelle du BrĂ©sil l'a d'ailleurs affirmĂ© Ă  la BBC:

« Les marques de surf veulent Ă  la fois des mannequins et des surfeuses. Si vous ne ressemblez pas Ă  un mannequin, vous vous retrouvez sans sponsor, et c’est ce qui m’est arrivĂ©. Vous ĂȘtes exclue, Ă  jeter. Les hommes n’ont pas ces problĂšmes. »

Silvana Lima, une surfeuse pro du Brésil

Heureusement, les visions évoluent peu à peu et les marques et sponsors mettent de plus en plus en avant la pratique du surf plutÎt que la féminité des surfeuses. Mais le chemin est encore lent et les évolution des standards de beautés (voir le fait de ne plus les considérer pour la mise en avant des individus) sont difficilement acceptées de tous
 Et oui, aujourd'hui encore, qui dit beau, dit marketing.

Une derniĂšre vague d'infos ? 🌊 Fa'ahe'e jusqu'en bas alors ! đŸ‘‡đŸŒ

Un message de nos sponsors


Pour une sensibilisation toute l'année ! 

Un autre mois de sensibilisation aux maladies se termine, mais les combats restent! Alors continuons à sensibiliser nos proches et les soutenir du mieux que nous le pouvons. 

Prenez soin de vous et de vos proches, à bientÎt ! 

Les vagues TABOU ? ❌🌊

Depuis le début de cette newsletter, je te parle des diverses discriminations de genre qui rÚgnent dans le monde du surf. Mais figure-toi qu'en dehors de cette différence entre les hommes et les femmes, un autre phénomÚne discriminant impacte la discipline: le localisme.

Le nombre de surfeurs ayant augmentĂ©, il est de plus en plus difficile lors des pĂ©riodes estivales de pouvoir surfer les spots tranquillement sans que personne ne vienne te dĂ©ranger ou te gĂȘner. Que ce soit Ă  Tahiti ou ailleurs, tout le monde veut surfer au mĂȘme moment et au mĂȘme endroit, ce qui engendre des conflits entre "locaux" et "Ă©trangers".

Retour en arriĂšre : le surf trouve ses origines chez nos cousins de Hawaii et peut-ĂȘtre mĂȘme encore plus loin au PĂ©rou, mais aujourd'hui certains spots de surf ne sont plus pratiquĂ©s que par des touristes; les locaux eux n'y vont plus ou presque plus en raison du nombre Ă©levĂ© des baigneurs et surfeurs. NĂ©anmoins, d'autres spots de surf Ă  Hawaii sont "protĂ©gĂ©s" par les locaux; des "gangs" ont mĂȘme vu le jour pour protĂ©ger ces spots des Ă©trangers. Ce sont les premiers Ă  avoir lancĂ© le localisme.

Poussons la rĂ©flexion : Combien de surfeur(se)s ont, au travers de leurs voyages, dĂ©couvert et surfĂ© de "nouvelles" vagues sans se faire chasser, gĂȘner, insulter, ou encore vandaliser leur voiture par les locaux ? Pas beaucoup, je parie


Hawaii n'est pas une exception, et les habituĂ©s de certaines vagues essaient Ă  leur maniĂšre (pas toujours la meilleure) de prĂ©server l'authenticitĂ© de leurs spots. Il en est de mĂȘme Ă  l'Île Maurice, la RĂ©union, Tahiti, la France et dans dans le monde entier.

Heureusement, le localisme reste une tendance qui ne porte que sur une minoritĂ© de personnes. EspĂ©rons dĂšs lors que, comme pour les femmes, les esprits s'ouvriront plus et que des solutions plus pacifiques pourront ĂȘtre trouvĂ© pour que cette discipline se dĂ©veloppe en inclusion et non en exclusion.

âžĄïžÂ Nous t'invitons Ă  rĂ©pondre aux sondage ci-dessous đŸ‘‡đŸŒ pour nous donner ton avis sur le sujet et partagerons les rĂ©sultats sur nos rĂ©seaux et la prochaine newsletter trĂšs bientĂŽt ! Be Connected đŸ“Č !

Penses-tu le surf soit réellement discriminatoire ?

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âžĄïžÂ Voici le rĂ©sultat du sondage de la semaine derniĂšre sur la COP27 ! N'hĂ©sites pas Ă  nous faire des retours sur ce rĂ©sultat 😉.

Retrouve ici ton accÚs direct au podcast Pacific Hoe, le podcast d'analyse de l'actualité globale et locale, qui t'aide à naviguer efficacement dans ce monde changé. De quoi t'apporter de la perspective et du contenu additionnel de la part des professionnels du secteur. Chaque mercredi, retrouvez l'interview d'un professionnel local en lien avec le thÚme du Te Hoe de la semaine.

C'est tout pour aujourd'hui ! C'est sĂ»r, la nouvelle vague de surfeuse est lĂ , prĂȘte Ă  remuer les ocĂ©ans. Alors tĂąchons de faire en sorte que tout le monde y trouve le moyen de prendre la vague de l'Ă©panouissement et de ne pas s'Ă©craser sur les rĂ©cifs des discriminations, du body shaming et autres tendances blessantes et discriminantes qui ne feront qu'impacter la rĂ©putation de ce sport ancestral.

Et comme le rappelle Julie Pollet : "Une surfeuse est avant tout une femme épanouie, passionnée de l'océan, mais, comme toutes les femmes, porte ses petits complexes avec elle tous les jours".

Comme toujours, n'hĂ©site pas Ă  m'envoyer tes commentaires, idĂ©es et questions et Ă  les partager sur les rĂ©seaux sociaux ou notre Forum 😊 .

Et si tu veux participer Ă  crĂ©er une discussion collective pertinente, alors partages Te Hoe autour de toi! Et qui sait, tu peux mĂȘme devenir annonceur dans nos prochains numĂ©ros ! 

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À bientĂŽt! đŸŒș

Philippe - Fondateur de Pacific Ventury

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