Cher lecteur, cher lectrice,

Connais-tu l'événement le plus important pour tous les représentants des Nations du monde ? Il a lieu chaque année de septembre à décembre, rassemble les 193 états des Nations-Unies et a été créé en 1945. Il a également permis de mettre en place la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948. Ce n'est pas rien !

Il s'agit bien sûr de l'assemblée générale des Nations-Unies (AGNU) qui offre un espace de discussion multilatéral unique pour débattre de l'ensemble des thèmes couverts par la Charte des NU (en théorie...). L'événement a démarré la semaine dernière à New York City.

Au final, cette nouvelle session nous interroge sur le bilan passé de l'ONU. En effet, les Etats qui l'ont mis en place en 1945 sont parmi ceux qui s'en plaignent le plus et surtout qui ne respectent pas toujours ce qui y est voté. Il semble évident aujourd'hui de se demander si les grandes figures qui y assistent viennent vraiment pour produire des résultats ou se limiter à de belles déclarations ! Mais pourquoi au final est-ce que de vraies actions n'ont jamais suivi les déclarations qui y sont faites et comment faire pour que cela change ?

Cette semaine, Te Hoe  analyse pour toi les sujets évoqués à l'ONU lors de cette assemblée générale et tente de t'apporter un maximum de réponse sur les conséquences et possibilités d'avenir qui s'offrent à nous.

➡️ À la fin de cette newsletter se trouve un sondage sur l'assemblée générale des Nations-unies, n'hésites pas à y répondre et nous te partagerons le résultat final sur nos réseaux et dans la prochaine newsletter 😉.

Cette newsletter contient 2 071 mots, soit 10,21 minutes de lecture .

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Bonne lecture! 🌺 :)

Nanihi - Editrice de Te Hoe - Pacific Ventury

Une trèèèèès grande réunion d'association… 😵‍💫

Cette année a donc lieu la 77e session de l'assemblée générale des Nations-Unies, avec pour président le diplomate hongrois Csaba Kőrösi, qui concentre sa présidence sur «les solutions par la solidarité, la durabilité et la science». La guerre en Ukraine, les crises énergétiques et le coût de la vie, la pandémie de la COVID-19 ainsi que les problèmes humanitaires sont les principaux sujets évoqués. Il y a de quoi discuter !

Pourquoi on en parle ? Chaque année, l'assemblée générale des Nations-Unies aborde divers sujets importants et sensibles qui concernent le monde entier (donc toi aussi), et prend des décisions par un vote à la majorité simple (1 voix égale par État), sauf pour les problématiques majeures pour lesquelles le consensus est privilégié. Un consensus qui, dans certains cas, paraît aller de soi mais ne semble pas toujours aussi évident aux participants de la session !

Malheureusement, nous sommes loin de ses actions inclusives et, en ces temps de déglobalisation et de populisme, nous revenons une nouvelle fois à la question de l'utilité de cette "grande messe diplomatique"…

Allons plus loin : La 76e session de l'Assemblée générale avait été marquée par une série de défis profonds (la Covid-19, la sécheresse, l'inflation...) et cette année elle ne sera pas en reste. Le secrétaire général de l'ONU a dressé un constat attristé des tensions internationales appelant, véhément, l'humanité à s'unir pour relever les défis communs, plutôt qu'à se confronter sur les champs de batailles. Autant dire que pour le moment personne ne semble l'écouter...

D'ailleurs, Csaba Kőrösi a rappelé aux délégués que les Nations-unies ont été créées sur les cendres de la guerre et de la destruction, avec l'intention d'être "un puits de solutions".

Cependant, certaines des "solutions" issues de ce puits, tel que les 17 objectifs de développement durable (ODD) à atteindre d'ici 2030 et créés en 2015, ne sont jusqu'à aujourd'hui pas respectés... à l'exception de ceux qui ne sont pas membres de l'ONU ! Le monde à l'envers... 

Il nous suffit de voir le rapport du GIEC évoqué dans l'une de nos newsletters précédentes ou se fier à la déclaration d'António Guterres lors du premier jour de l'assemblée pour le constater. 

C'est pourquoi, l'accent sera à nouveau mis sur les ODD mettant ainsi à l'honneur la biodiversité et le changement climatique, avant le sommet important de la COP27 . Mais seront-elles réellement entendues ?

Les sujets de l'assemblée sont tellement vastes que je te conseille de continuer de scroller👇🏼 pour en savoir plus 🤓💯 

Un petit pouvoir mais de grandes responsabilités ! 🤐

Chacune des thématiques évoquée lors de cette assemblée est fondamentale pour l'avenir de l'humanité. Ce sont des questions d'ordre mondial et la diplomatie, la négociation et les compromis sont de précieux outils pour chaque représentant d'États afin d'éviter un règlement "à l'ancienne" à coup de bombes et d'infanterie. 

C'est sur la question du développement agricole, de la sécurité alimentaire et de la nutrition que le secrétaire général António Guterres, a ouvert le bal de ces discussions, cherchant ainsi à mettre en avant une note d'espoir dans ce monde en proie au chaos, prouvant que l'on peut accomplir de grandes choses lorsque nous agissons ensemble. 

S'en est suivi le discours du président Csaba Kőrösi, qui dénonce dès le début des niveaux alarmants de faim dans le monde et le fait que la violence a rarement été aussi féroce. Il pointe par la même occasion la résolution adoptée par l'assemblée il y a 203 jours, condamnant l'agression militaire, par un membre permanent du Conseil de sécurité, contre l'Ukraine, qui n'a clairement pas arrêté l'effusion de sang et les souffrances. 

Prenons de la hauteur :  Les défis qui ont défini l'assemblée générale précédente sont toujours présents. S'ajoutent à ça de nouvelles problématiques telles que l'invasion en Ukraine qui mobilise énormément l'attention, oubliant que les bouleversements et situations dramatiques sont partout : en Afghanistan , en République démocratique du Congo , en Haïti , en Éthiopie , en Libye , en Irak , en Israël et en Palestine, au Myanmar, au Sahel et en Syrie… La liste est longue!

Les conflits et les crises humanitaires se multiplient, souvent loin des projecteurs et du devant de la scène, restant ainsi invisibles aux yeux de tous, même lorsqu'ils sont aussi évidents que des inondations catastrophiques dans des pays en développement comme le Pakistan, encore oublié des mouvements solidaires de masse.

Mise en garde ? Face à l'ampleur des menaces, il est difficile pour chacun d'entre nous de suivre tous les sujets et de maintenir une certain clarté sur les problèmes fondamentaux et les vrais challenges existentiels qui appellent à une solution consensuelle globale, bien au-delà des petites arguties et complaintes nationales.

Qu'en est-il en effet des actions en faveur du traité d'interdiction complète des essais nucléaires, de la promotion de la femme dans le monde ou encore du sport au service du développement de la paix? Sujets au menu de cette AGNU mais qui ne semblent pas passionner nos représentants élus ou les électeurs en général...

D'ailleurs, le secrétaire général a lors de son discours, très vite dénoncé les plateformes de médias sociaux qui monétisent des discours de haine et sapent la collaboration internationale. Pris en "otage" par les tensions géopolitiques, les progrès sur ces questions sont mis de côté au profit de batailles d'égo nationalistes qui attisent plus facilement les populations et leurs tendances au rejet de l'autre.

Attends ce n'est pas fini ! Nous avons des infos encore plus croustillantes plus bas 🤫👇🏼

Special Series for the Virtual Summit 2022!

Dans le nouvel épisode dédié au Virtual Island Summit 2022, nous sommes allés à la rencontre de Diana Körner, Consultante en tourisme durable à Zanzibar et co-fondatrice de la fondation "Seychelles Sustainable Tourism".  

Ecoute son épisode pour comprendre les enjeux d'un tourisme durable et quels en sont les impacts sur l'environnement. Diana explique également comment développer un tourisme plus durable tout en intégrant la culture du pays à cette politique sans tomber dans la folklore !  

Stratégies et rivalités 🫡

Si la grande majorité des Etats est représentée par leurs présidents, premiers ministres ou monarques (en tout cas ceux encore en vie), l'absence de certains représentants à l'assemblée de cette année n'est pas passée inaperçu. La Chine, l'Inde et la Russie  ont préféré envoyer leurs ministres des affaires étrangères, démontrant une fois de plus que le monde s'engage sur un chemin miné et divisé par les conflits géopolitiques à court terme.

Oui mais n'oublions pas que les risques qu'engendrent les conflits de nos représentants sont immenses, et eux ne sont pas sur le front… Le matin où le président Joe Biden a pris la parole, et a dès le début dénoncé les crimes de la Russie qui viole les préceptes de la charte des Nations-Unies, le président Vladimir Poutine a également tenu son propre discours à Moscou, où il dit être prêt une nouvelle fois à utiliser tous les moyens pour se défendre contre " l'Occident ", qui d'après lui, le menacerait d'avoir recours à l'arme nucléaire. Une cours de recré plus qu'une assemblée mondiale on pourrait dire !

Volonté de compromis ou pas, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin a demandé un cessez-le-feu lors d'une conférence de presse tenu peu de temps après le discours de Poutine. 

Quelles que soient les intentions derrière une telle déclaration, aucun de ces grands Etats, tous membres du Conseil de sécurité, ne fait montre d'une volonté claire de revitaliser le multilatéralisme et la culture raffinée du compromis... et de s'intéresser aux problèmes réels, pas ceux qu'eux-mêmes ont créé et dénoncent par ailleurs!

Allons encore plus loin : Pendant que les "grands" de ce monde se rejettent la balle et la faute, les petits essaient de se faire entendre: la Jordanie, les îles Marshalls et la Colombie ont ainsi fortement dénoncé les problèmes environnementaux. Mais pour autant l'impression générale reste que chaque État blâme son passé, le futur et surtout son voisin sans proposer de solutions concrètes. Chacun essaye de se faire entendre, espérant que son discours soit plus marquant que celui du précédent et au final nous, nous attendons toujours, craignant de nous retrouver prit au piège.

Les Nations n'ont pas fini de te surprendre 🤫 découvres en encore plus 🫣 avec nous plus bas 👇🏼

Notre équipe au Tahiti Women's Forum ! 

Tamatea et Iohanna ont été invités à participer au Tahiti Women's Forum qui se déroulera ce jeudi à l'Intercontinental. 

Connu en tant qu'Experience Designer au sein de Pacific Ventury, Tamatea animera un atelier sur "développer sa créativité" lors de cet événement. Iohanna aura pour rôle d'être la modératrice d'une table ronde sur le même thème. 

Si tu y participe nous serons ravis de t'y voir et de discuter avec toi ! 

Des paroles, des appels à l'aide et c'est tout ! 🤡

Chaque État dénonce donc des situations plus accablantes les uns après les autres sans réelle action ni décision et, pendant ce temps, les peuples attendent. Certains attendent depuis trop longtemps même ! David Kabua, président des îles Marshalls, ne s'est pas privé de le rappeler lors de sa déclaration .

Des mots qui ne laissent pas indifférents et qui nous amènent à nous demander quelle est la force réelle de la voix du Pacifique dans cette assemblée globale?

Pour preuve : Il y a plus de 30 ans maintenant, nos dirigeants avaient déjà tiré la sonnette d'alarme vis-à-vis du changement climatique et de ses conséquences lors de ce même rassemblement, mais vois par toi-même où nous en sommes aujourd'hui…

Heureusement, certaines personnes n'attendent pas sans rien faire que les choses changent et préfèrent changer elles-mêmes le monde.

Un espoir ?  En mars 2019, 27 étudiants en droit de l'Université Sud Pacific à Fiji ont créé le Pacific Islands Students Fighting Climate Change (PISFF) et ont lancé une campagne visant à persuader les dirigeants du Forum des îles du Pacifique de porter la question du changement climatique et des droits de l'homme devant la Cour internationale de Justice (CIJ).

En 2021, la campagne est menée par le Vanuatu et son premier ministre d'alors, Bob Loughman, a de nouveau lancé un appel à une action mondiale contre le changement climatique lors de l'AGNU précédente. Cette année, le président de Vanuatu, Nikenike Vurobaravu a relancé une nouvelle fois le sujet lors de sa déclaration, appuyant sur le fait que la clarté juridique de la plus haute juridiction du monde contribuera à galvaniser l'action climatique et à fortifier l'Accord de Paris pour, espérons-le, des actions globales plus concrètes et impactantes.

Nous espérons fortement que la voix des îles sera entendue et gardons espoir sur le futur qui nous attend, car qui peut nous dire de quoi sera fait demain (à part les Simpson) ?

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C'est tout pour aujourd'hui et pour l'assemblée générale des nations-plus très-Unies ! Les grands discours ont été faits, les questions d'ordre mondial ont été définies et chacun s'est battu pour ses convictions sont pour autant prêter grande attention à ce que disait le voisin. Quand à son impact réel, nous ne le constaterons que dans les jours et dans les mois qui viendront ! 

Les conflits géopolitiques cesseront-ils enfin ou est-ce que le monde finira par se diviser malgré tout ? L'environnement sera-t-il (enfin?) sauvé ou devrons-nous attendre que le ciel nous tombe sur la tête pour que nos dirigeants agissent de manière concrète ?

Une chose est sûre, il nous faut retenir de cette assemblée générale des Nations-unies que le monde a encore une chance, aussi petite soit-elle, d'être sauvé, mais il nous faut agir tous ensemble sans devoir attendre que nos représentants se décide à agir.

Si nous voulons un changement, nous devons être le changement.

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Philippe - Fondateur de Pacific Ventury